Publié par moulaaw le
Conseils d'ami.e versus psychothérapie
Lucie Oriard
Il me tenait à cœur de vous partager mon ressenti concernant la différence entre demander conseil à un.e ami.e et demander un accompagnement par un thérapeute.
Comme presque tout le monde, lorsque nous rencontrons des difficultés nous avons souvent le réflexe d’aller nous confier à un proche et soit nous lui demandons un conseil, soit la personne ne peut s’empêcher de nous en donner un. C’est tout à fait humain et naturel, et généralement cela part d’une bonne intention.
Simplement, le conseil qui nous sera délivré, ne sera que du point de vue de notre confident, et non du nôtre, et cela, même si nous nous adressons à quelqu’un qui a de l’expérience dans le domaine ou qui a déjà surmonté plusieurs difficultés.
En effet, cette personne n’est pas nous, elle n’a ni porté nos chaussures, ni parcouru notre chemin, ni même vécu nos ressentis lors de nos différentes épreuves/expériences, donc ses réponses ne pourraient être véritablement celles qui correspondent à notre situation/problématique.
Je me rappelle, en ce qui me concerne, j’ai eu des soucis* de poids à différents moments de ma vie, et les conseils de bon sens ont été : « Pour maigrir arrête de grignoter et pour grossir mange plus ! », waouh, merci, je n’y avais pas pensé dites donc !
Sérieusement, si la solution était aussi simple qu’elle parait logique, nous serions presque tous des tops modèles*, je dis presque tous, car certains se préfèrent plus gros* et d’autres plus maigres* et c’est tout à fait respectable.
Le problème* ne peut se réduire qu’à la nutrition. Il est fort à parier qu’il faut y associer un trouble émotionnel inconscient comme, une sensation de vide que nous cherchons à combler, une peur du manque qui nous force à stocker, ou bien encore la fuite de quelque chose, ce que nous n’arrivons pas à nourrir en nous-même lorsque nous manquons d’appétit. Ça peut aussi être lié à un traumatisme tellement refoulé que nous ignorons qu’il y a un lien.
Ce qu’il faut retenir c’est qu’il n’y a pas de norme*, plus, trop, pas assez, la quantité se régule naturellement en fonction des besoins de l’Être à partir du moment où il va bien. Ça commence à dérailler uniquement s’il y a un mal-être.
Bien entendu, tout cela est rarement conscient, car il s’agit d’un message de notre cerveau que nous avons du mal à décrypter. Nous n’avons pas encore appris à faire le lien entre nos ressentis et nos émotions, vis à vis de notre cerveau. C’est seulement lorsque nous le comprenons, qu’il peut enfin se dire « ah, ça y est le mental a entendu mon message, je n’ai plus besoin de l’avertir et de créer ce mal-être/symptôme, ou cette maladie ».
Tous les maux ont une explication, le cerveau ne se trompe jamais, faites lui confiance. C’est ce que l’on apprend en décodage biologique des maladies. Et ne confondez pas le cerveau avec le mental, justement, pour résoudre un problème, une difficulté, votre mental fera comme les proches, il cherchera le bon sens*, la logique* et oubliera complètement votre Être, vos besoins profonds et vos ressentis, et cela nuira davantage à votre bien-être.
En résumé, lorsque vous ne paraissez pas vous nourrir normalement*, c’est-à-dire, selon les besoins de votre corps, (qui varient d’une personne à une autre), ne vous blâmez pas, et essayez de ne pas laisser quiconque vous blâmer.
En revanche, mettez-vous à l’écoute de vos « maux », cherchez au besoin, un type de thérapie qui vous permettra de déposer vos émotions, cela vous libérera. Vous modifierez ainsi naturellement, les signaux envoyés inconsciemment à votre cerveau. Vous verrez ça ira mieux, enfin, ne me croyez pas, expérimentez par vous-même, que ce soit pour la nourriture ou tout autre trouble ou addiction.
Alors, conseil d’ami.e ou psychothérapie ?
Après tout, n’oublions jamais que…
« L’avis des autres n’est que la vie des autres. »
Paulo AMARO
Conclusion, l’idée de ce partage et du choix de mon métier, c’est de permettre à tout un chacun de se rendre compte, qu’il est tout à fait possible d’apprendre à se (re)connecter à ses propres capacités pour créer son bien-être. Et également, qu’il est tout à fait normal que parfois, nous soyons perdus, noyés dans nos difficultés, et que nous ayons juste besoin d’être accompagné.e par un professionnel, plutôt que s’attendre à être « sauvé.e » par un.e ami.e.
« Si j’ai faim de poisson, ne me donne pas de poisson, apprend moi plutôt à pêcher. »
Mao TSE-TOUNG
Décider de se rendre responsable de son bien-être et aller demander à un thérapeute de nous accompagner, c’est véritablement s’autoriser à s’honorer et à s’estimer. Il s’agit d’une mère_veilleuse preuve d’amour envers son Être. J’ajoute même, envers les gens qui nous aiment et qui bien souvent, se font du souci pour nous, mais qui se sentent démunis et impuissants face à nos difficultés et nos souffrances. C’est réellement très courageux.
Il va de soi que cela n’empêche pas de continuer à avoir des échanges concernant nos difficultés avec nos proches. Simplement, quand on a envie de donner un conseil ou qu’on en reçoit un, il reste important de se poser la question : « Est-ce que c’est juste du bon sens au niveau sociétal ? » Ou bien : « Est-ce véritablement ce que l’autre a profondément besoin ? », « Suis-je guidé.e par mon mental, ma tête, ou par mon cœur et mes ressentis ? ».
Il est aussi respectueux et honnête de répondre, « Je ne sais pas, je ne suis pas à ta place et j’imagine que ce doit être difficile. Simplement, je n’ai pas la prétention de savoir mieux que toi, ce qui est bon pour toi dans cette situation ».
Je vous invite, à lire mon 1er article L’égoïsme versus la priorisation de soi, pour compléter la compréhension de cet article.
*ces mots sont les étiquettes utilisées dans notre société, l’idée est de les voir uniquement comme telles, et de sortir du jeu de l’identification à celles-ci. Bien souvent, c’est de là que les maux s’installent et que nous en perdons le véritable sens, ce qui nous empêche de nous en défaire.