Publié par SEO220040 le

Psychothérapie - La Réunion - Lucie Oriard - TBSI - 974 - Thérapie - Psy - Thérapeute - Thérapie brève
Comment considérez-vous la vie ?

Lorsque je vous accompagne en tant que thérapeute, je vous écoute avec grande attention, et je fais des liens avec la vie, le monde qui nous entoure, les autres êtres humains mais aussi avec moi et ma vie personnelle, tout en parallèle.

Il y a quelques jours a eu lieu la dernière séance de la cure thérapeutique d’un de mes clients. Il revenait de cette expérience de fou, la fameuse Diagonale des fous de l’ultra-trail du Grand Raid sur notre petit caillou, l’île de La Réunion.

Au fur et à mesure de son récit, ça m’est apparu comme une évidence qui saute aux yeux et que nous avons mis en lumière en fin de séance.

Son récit était une sorte de métaphore, l’allégorie du « fil rouge de la vie » et de la manière de vivre celle-ci. Nous étions émus, chacun à notre manière, à l’écoute de cette narration. De mon côté, j’éprouvais une grande admiration ; et mon client, quant à lui, ressentait beaucoup de fierté.

Il m’a donc inspiré cette retranscription avec mes mots et de mon point de vue, à travers lequel peut-être parviendrez-vous à lire son double sens…

« Dans cette course qualifiée la plus difficile au monde, il y a beaucoup de km à parcourir en peu de temps, c’est très long et éprouvant. On passe par des phases de grande fatigue et de fortes émotions.

Incontestablement, on en prend “plein la vue” ! Le panorama est éblouissant et l’imperfection parfaite des sentiers de “dame nature” confère à cette île un aspect puissant et mystérieux.

Sur sa terre comme sous son ciel qui nous illumine ou nous plonge dans la pénombre, nous étouffant parfois par son imposante chaleur, ou nous gelant occasionnellement par ses pluies, son humidité et son grand froid. La Réunion, aussi nommée l’île intense, impose tout à la fois sa rudesse et son écrin de beauté.

Le dénivelé positif est impressionnant. On est rapidement en proie aux doutes : parviendra-t-on à y arriver à cette ligne d’arrivée ?

C’est là notre principal objectif : arriver au bout, et ressentir la fierté d’avoir effectué cette course hors-norme, au prix d’une importante préparation physique et mentale.

Mais celle-ci suffit-elle lorsque l’on constate, dans l’instant, la dure réalité ?

Soudain, dans un espace-temps presque irréel, on peut avoir l’impression que l’on n’est rien, si petit au milieu de cette immensité…

Alors, même si on a envie de crier, on comprend que rien n’y changera, car personne ne nous a poussés à être là !

Nous sommes les seuls responsables de ce que nous sommes en train de vivre. À nous de trouver la force de nous en sortir.

Il reste donc si important, voire vital, de vivre principalement dans l’instant, ce présent si précieux que l’on a pourtant si souvent tendance à bafouer, alors qu’il ne reviendra jamais !

On avance donc étape par étape, conscient désormais qu’on est seul et que nul ne peut avancer à notre place ! Il s’agit de nos jambes, de notre tête. Seul dans ce monde. Seul dans cette course.

Mais pas tout à fait seul, finalement. Car, bien sûr, il y a d’autres coureurs comme nous, qui vont puiser eux aussi dans leurs ressources les plus profondes, rencontrer leur force intérieure, celle dont on ne se serait jamais douté qu’elle puisse être aussi grande !

Et puis, il y a aussi les proches qui nous soutiennent dans certains passages, et les merveilleux bénévoles, ceux qu’on ne connait pas, mais qui comptent énormément malgré tout, car ils nous redonnent ce coup de boost si déterminant.

On les remercie tous, car nous sommes connectés à eux, même pour un court laps de temps. Ils sont là et nous ne les reverrons probablement jamais. 

On se focalise sur notre envie de départ, on se dit même qu’elle “porte bien son nom, cette course ! La Diagonale des Fous !”. Mais on y est ! On a eu le courage d’en faire partie, alors on veut en profiter le plus possible tout au long du parcours, de ses passages faciles autant que de ses tronçons les plus douloureux.

Nos pieds nous font mal, on aimerait enlever nos chaussures, en changer pour des plus confortables…

On en pleure, on en rit. On se sent dingue et privilégié à la fois. Ce mélange auquel on s’accroche est si bon, car il nous permet de nous savoir en vie !

Et là, on y arrive presque, et sans s’y être attendu, des amis, des gens qui nous aiment, nous soutiennent, nous observent avec admiration, viennent à nos côtés parcourir les derniers kilomètres…

On est comme un exemple pour ceux qui parcourent leur propre Grand Raid ; on leur donne cette force, sans un mot, juste dans le vécu de l’expérience. 

Waouh ! On s’aperçoit que c’est lorsqu’on a le moins d’attente que les plus belles choses viennent nous surprendre, accompagnées de tout ce flot d’amour dont on n’osait s’avouer la puissance des bénéfices. 

Un immense “merci” jaillit alors en nous !

Merci à moi, merci à la vie, merci à ce monde dans et avec lequel je vis chacune des secondes qui me sont offertes !

La vie elle-même ne serait-elle pas ce fameux Grand Raid, cette Diagonale des Fous ?

Comment pourrions-nous l’expérimenter de la plus belle, de la plus humble et de la plus enrichissante des façons ? »

En rédigeant le récit de cet être humain que j’ai eu le privilège d’accompagner dans ses difficultés, ses doutes, ses questionnements, je prends une nouvelle fois conscience que ce sont ces moments de partage qui me font aimer profondément mon métier.

Mes clients me font tellement grandir ! Quand je leur parle, c’est aussi à moi que je parle.

Finalement, chaque séance me parle et me fait avancer sur les sentiers de cette vie que je remercie à mon tour.

Lucie

Montagnes

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